Le Jardin des Poètes de Jeanne Marie ven 20 février 2015
Le Jardin des Poètes de février 2015 … consacré à Jean Métellus (1937-2014)
Le Jardin des Poètes... une promenade poétique et musicale sur ARfm - Fréquence Paris Plurielle 106.3MHz le 3e vendredi du mois à 16h30 à l'heure du goûter,Jeanne Marie vous invite à pousser la porte du jardin. Découvrir ou retrouver des poètes d'hier et d'aujourd'hui...
Février est là, avec ses gelées et ses soleils aveuglants qui font flotter dans l’air le chant printanier des oiseaux, la nature semble sortir d’un long sommeil et la porte de ce Jardin d’hiver s’ouvre sur un poète en qui tous les chants de la terre et du ciel se sont réunis, les chants et les couleurs de son île lointaine, Haïti : Jean Métellus.
Il s’en est allé rejoindre Les dieux pélerins voici déjà un an, mais aujourd’hui entrons dans son univers poétique, par la magie de son écriture mais aussi en compagnie de sa famille, de ses amis qui se sont réunis à Paris, à la Maison d’Amérique Latine un an après sa disparition pour lui rendre hommage, une soirée organisée par l’association des Amis de Jean Métellus, présidée par Claude Mouchard, ami depuis le temps des études de médecine ; une soirée qui a vu le lancement de la réédition de sa pièce de théâtre Anacaona traduite en anglais, en espagnol et en créole, qui vient de paraître aux éditions de l’Amandier, collection Caraïbe, et de son long poème épique Rhapsodie pour Hispaniola, un recueil posthume que vient d’éditer Bruno Doucey, collection « Soleil noir ».
Poète et neurologue, né à Jacmel sur l’île d’Haïti en 1937, Jean Métellus s’est éteint à Paris le 4 janvier 1974 à l’âge de 76 ans. Fils d’un boulanger et d’une couturière, il sera contraint de fuir la dictature des Duvalier et de quitter sa chère île d’Haïti.
« J’ai quitté le pays par peur, je ne me suis pas exilé, je me suis expatrié… pour me protéger de la mort. »
(poème extrait du Recueil "Braises de la mémoire", éditions du Janus 2009)
Jacmel s’engouffre dans mes souvenirs
Résonne dans mon sommeil
Ah ! le silence têtu du courage
Après le massacre des saisons dans les villes de mon pays
Jacmeil
Tu as brassé en moi et l’effort et l’amour
Deux folies que ma plume relie
Jacmel
Mère des heures de splendeur, je renais à la source des mots....
et
Mon chant de guide et de pèlerin
Mon chant de solitaire
Vibrant dans les feuillages
Acide et vif
Porté par la ferveur de grandes palmes
Mon chant respire parmi de vastes fresques
Dans la colère d’une mère et l’allégresse d’un prêtre
Dans la tendresse d’un berger et la furie d’un révolté
Chant profane ou sacré
Essence de la transe
Charriant déréliction ou sérénité…
illustration musicale : Choral Jésus que ma joie demeure, Cantate Bwv 147, de J.S. Bach, interprété par l'Ensemble les Muses Galantes de Louise Audubert.
Dans la deuxième partie de ce Jardin des Poètes, nous vivrons quelques moments de la soirée d'hommage avec les lectures La peau : Dans les lignes de la main et Haïti, par Marianne Métellus ; Au Piripite chantant : L’enfant noir, par JYB ; Claude Mouchard évoque souvenirs et lit le début d’Au Piripite chantant....
La porte du Jardin des Poètes se referme doucement sur une chanson de Jean-Jacques Métellus dédiée à son père et à sa mère, Anne-Marie Cercelet Métellus, intitulée tout simplement Jean Métellus.
Hommage à Jean Métellus, Maison d'Amérique Latine à Paris, janvier 2015 : JYB récitant, au premier plan, Marianne Métellus et Claude Mouchard ; l'Ensemble Les Muses Galantes en concert. Jean Métellus, poète et neurologue dans sa jeunesse.